Derrière les mots inscrits sur les pancartes des
manifestants, dans les cahiers de revendication, il y a des émotions qu’il faut
chercher et comprendre, et ne pas s’arrêter à ce qui est mis en avant qui est inexact et même faux.
L’erreur est donc de prendre pour argent comptant ce
qui est avancé : augmentation de salaire, primes diverses, refus de
changement d’organisation etc.
Alors que faire ?
Aller dans les émotions exprimées, laisser de côté les
mots utilisés qui ne sont que la face cachée de l’iceberg.
Une revendication est toujours l’expression d’une
frustration :
« On ne nous écoute pas, on ne nous demande
jamais notre avis, notre manager décide de son côté, impose ses vues et nous ne
sommes pas considérés… »
Pour rentrer dans ces émotions, il faut écouter les
gens, sans à priori, sans les juger et cela permet de mettre les vrais
problèmes à plat et de comprendre les raisons d’un mouvement de grève, d’un
mauvais climat dans l’entreprise.
Se polariser, comme c’est souvent le cas, sur les
raisons « officielles », c’est aller dans une impasse.
Ces raisons cachent des besoins de reconnaissance qui
sont trop difficiles à déclarer clairement, ces besoins ayant été toujours
exprimés auparavant mais n’ont pas été reconnus, entendus, compris par la
hiérarchie.
Dès lors, le dialogue devient difficile car assis sur
la résolution de symptômes et non sur la maladie elle-même.
On soulage la douleur superficielle et non le mal. On
augmente le montant d’une prime, on négocie une revalorisation des salaires et
toutes les parties s’en retournent satisfaites…en apparence car les vrais
problèmes n’ont pas été traités.
Les salariés ont deux grands besoins : Être
rassuré lors de changements d’organisation, de stratégie par exemple et être
considéré, reconnu dans leur travail, leur apport à l’entreprise.
Or ces besoins sont rarement compris par les
entreprises et leurs dirigeants et cela entraîne de mauvaises relations entre
direction et collaborateurs générant un mauvais climat social, des blocages et des conflits sociaux.
L’approche des risques psychosociaux est intéressante
dans ses objectifs mais se réduit dans les faits à mettre en place un
observatoire de ces RPS avec des indicateurs que personne au bout du compte
n’exploitera.
Mais cela donne bonne conscience, permet de se
protéger sur le plan juridique et étoffe les DRH qui y trouvent une nouvelle
raison d’exister.
C’est par un travail de terrain, par l’écoute
quotidienne des gens, de leur satisfaction dans leur travail, de leurs
inquiétudes, leurs angoisses que l’on peut déminer les situations dangereuses
pour tout le monde (salariés comme entreprises).
Savoir communiquer autrement qu’en publiant de belles
brochures vantant les valeurs humaines de la société et en concevant des
journaux d’entreprises qui mettent en avant les éléments très positifs de la
société ou de la BU.
RASSURER, EXPLIQUER, CONSIDÉRER ET DONNER DU SENS sont
les quatre actions et comportements clés pour manager ses équipes.